Séminaires & journées d’étude

Seminaire organisé par Marie RouéFrédérique ChlousIgor BabouHélène Artaud MNHN, Département « Hommes, Natures, Sociétés » (UMR Eco-anthropologie et ethnobiologie ; PALOC) et LCF EA 4549, Université de la Réunion

La notion de « paysage » est particulièrement ambivalente. Elle admet tant d’acceptions différentes qu’il est parfois difficile de savoir à quoi il est fait référence. Dans sa définition la plus étroite, telle que l’a notamment forgée la réflexion esthétique : le paysage se définit selon des codifications culturelles précises qui excluent, à ce titre, un grand nombre d’espaces (A. Roger, 1997) et de sociétés (A. Berque, 1995). Dans sa définition élargie, est « paysage » tout espace vécu, intériorisé, transi d’affects et de mémoires : que celui-ci présente ou non des transformations anthropiques. Avec l’émergence ces dernières années de la catégorie de « paysages culturels », la notion de « paysage » tend à absorber des significations et des questionnements nouveaux, notamment avec l’action d’une institution patrimoniale comme l’Unesco, et avec les mises en politiques du paysage qui opèrent au niveau local : de quels paysages est-il désormais question ? Sur quels critères les discrimine t-elle ? 



Nous nous sommes interrogés l’année précédente sur une grande variété d’entre eux (jardins japonais, littoraux, cirques naturels, forêt équatoriale, espaces urbains) en tâchant de préciser pour chacun ce qu’ils pouvaient dire du « paysage » et, le cas échéant, ce que leur inscription au titre de « paysages culturels » avait induit au niveau des représentations et des enjeux - politiques ou sociaux - qui y étaient chevillés. Notre objectif cette année sera sensiblement le même : donner du « paysage » une définition générale, montrer les problématiques et regards (tant esthétiques et anthropologiques, que politiques ou environnementaux) qui s’y croisent, en engageant toutefois une réflexion circonscrite à certains d’entre eux.  



Nous interrogerons cette année tous ces « territoires » qui, en raison de leurs caractéristiques intrinsèques (instabilité, immensité, plasticité, apparente homogénéité, appréhension fugace et solitude) déjouent le plus profondément nos intuitions paysagères pour apparaître comme des « territoires du vide » (Corbin, 1990). En questionnant de façon plus approfondie les paysages de l’eau (banquise, océan, fleuves et deltas, paysages sous-marins) nous poursuivrons la réflexion engagée l’année passée. Comment, dans des contextes culturels et espaces géographiques divers se construisent des expériences du paysage ? Et comment cette catégorie de « paysages culturels » investit-elle ces « territoires du vide » ?  



Programme 2015-2016

Publié le : 22/08/2018 15:50 - Mis à jour le : 22/08/2018 15:50