Les tutelles
CNRS-MNHN-Université de Paris
SIMMEN Bruno
Entité de rattachement
UMR 7206 - Interactions primates et environnement (IPE)
Thème interdisciplinaire de recherche
Biologie de l’alimentation et évolution du budget énergétique des primates - Anthropisation et communautés de primates
Recherches
Habilité(e) à diriger des recherches
Contact
Site(s) internet
Courriel
Recherches actuelles :
Recherches en primatologie comparée et biologie de la conservation portent sur :
• Alimentation, métabolisme énergétique et traits d’histoire de vie. Appréhender les mécanismes adaptatifs contribuant à l’équilibre énergétique des primates sauvages suppose de déterminer le régime alimentaire par des méthodes quantitatives. Evaluer la matière ingérée par un individu au cours de ses déplacements quotidiens in natura est un défi que je tente de relever. De même, la mesure de la dépense énergétique et de la composition corporelle en condition naturelle constitue un second défi. A l’aide de l’eau doublement marquée (isotopes stables de l’oxygène et de l’hydrogène), j’ai pu mettre en évidence la grande particularité métabolique de l’humain et des autres primates par rapport aux mammifères placentaires, avec 50% de dépense énergétique quotidienne en moins à poids égal, caractérisant un groupe taxonomique très « économe » en énergie. Les résultats suggèrent de réviser les recommandations en matière d’activité physique humaine et de ne pas négliger les différences métaboliques avec les modèles utilisés en recherche biomédicale sur l’obésité (e.g., rongeurs vs primates). Un modèle de compromis énergétique a été proposé sur cette base pour expliquer la « lente » histoire de vie de la plupart des primates par rapport aux autres euthériens. Ce compromis s’applique aussi à l’évolution de la taille du cerveau humain, grand consommateur d’énergie, malgré un budget énergétique total peu différent (chasseurs-cueilleurs) de celui des autres primates de même taille.
• Biologie de la conservation dans les espaces sous protection communautaire
Dans une approche interdisciplinaire intégrant sciences sociales et sciences écologiques, mes travaux portent sur les socio-écosystèmes de Madagascar et de Mayotte. Ils visent à caractériser la biodiversité ainsi que ses transformations du point de vue écologique et ethnologique dans les habitats anthropisés. Dans la perspective de gestion durable des écosystèmes forestiers tropicaux, ces travaux interrogent la valeur écologique, symbolique et économique des espèces et des espaces de la biodiversité pour les populations humaines locales. Collectivement, nous abordons cette question à travers les savoirs et les usages des ressources naturelles, en nous intéressant plus spécialement aux relations que les sociétés Sakalava, Maoraises et d’autres ethnies entretiennent avec les communautés de primates non humains, espèces « ingénieures » (dissémination des graines et régénération forestière) et récréatives (éco-tourisme) mais aussi parfois espèces sacrées. À partir d’outils méthodologiques à la fois spécialisés et hybrides, une connaissance pointue des représentations sociales associées à un groupe animal emblématique de la diversité biologique, ainsi que le rôle écologique de ces espèces, facilitent la prise de décision dans les programmes de conservation.
Projets
Lemur ecology and impact on the food security of small farmers in Mayotte (funding from the Fondation François Sommer)
Balance énergétique, traits d’histoire de vie et adaptation des primates aux socio-écosystèmes.
Mon projet adresse, en l’étendant à diverses espèces de primates, les 2 objectifs principaux: (a) évolution de la balance énergétique et adaptations à la variation saisonnière des ressources alimentaires du point de vue comportemental et physiologique. Ce thème questionne les mécanismes energétiques sous-jacents à la flexibilité des traits d’histoire de vie chez les primates non-humains et humains ; (b) conservation des primates non-humains en interrogeant la complexité des socio-écosystèmes et les (dés-)équilibres écologiques dans les « hotspot » de biodiversité comme Madagascar.
Terrains de recherche
Madagascar
Publications
2018
- 2018 — « Energy (Im-)Balance in Frugivorous Lemurs in Southern Madagascar: A Preliminary Study » in Lemur catta and Eulemur rufifrons × collaris. Folia Primatol. N° 89, p. 382-396.,
2017
- 2017 — Primate Energy Input and the Evolutionary Transition to Energy-Dense Diets in Humans. Proceedings of the Royal Society B. Vol. 284, n° 1856, dir. The Royal Society.,
- 2017 — The Importance of Protein in Leaf Selection of Folivorous Primates. American journal of primatology. Vol. 79, n° 4, p. 1-13.,
- 2017 — The Energetics of Reproduction in A Wild Malagasy Primate. Folia Primatologica. N° 88 (2), 107-108. (Abstract).,
- 2017 — Female Androgen Levels, Aggression and Dominance in Wild Verreaux’s Sifakas. Folia Primatologica. N° 88 (2), N° 103. (Abstract).,
- 2017 — Energy Expenditure and Body Composition of Verreaux’s Sifakas in Forest Fragments of The Arid South of Madagascar. Folia Primatologica. N° 88 (2), 110. (Abstract).,
2015
- 2015 — Scaling of Free-Ranging Primate Energetics with Body Mass Predicts Low Energy Expenditure in Humans. Physiology & Behavior. Vol. 138 , p. 193-199.,
- 2015 — Etat des connaissances et outils pour la gestion et la conservation des zones forestières, Aire Protégée d’Antrema, Madagascar. Symposium on Madagascar Biodiversity: Increase the positive impact, Antananarivo, Madagascar.,
- 2015 — Bonobo Habituation in a Forest–Savanna Mosaic Habitat : Influence of Ape Species, Habitat Type, and Sociocultural Context. Primates. Vol. 56, n° 4, p. 339-349.,
- 2015 — Intestinal Helminths of Wild Bonobos in Forest-Savanna Mosaic: Risk Assessment of Cross-Species Transmission with Local People in the Democratic Republic of the Congo. EcoHealth. Vol. 12, n° 4, p. 621-633.,