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Equipe de recherche
Ethnoécologie et systèmes agraires
Observatoire hommes-milieux Oyapock (CNRS Guyane)
Ecole doctorale 227, Sciences de la Nature et de l’Homme, MNHN
Thèse soutenue le 05/10/2016
Captures estuariennes. Une ethno-écologie de la pêche sur le bas Oyapock (frontière franco-brésilienne).
Directeurs :
Serge Bahuchet, Professeur, MNHN
Damien Davy, Ingénieur de recherche, CNRS Guyane
Jury :
Pierre Grenand, Directeur de recherche émérite, IRD, Examinateur
Frédéric Piantoni, Maître de conférences, Université de Reims Champagne-Ardennes, Examinateur
Antonio Carlos Sant’ana Diegues, Professeur, Université de São Paulo - Brésil, Examinateur
Gilles Bœuf, Professeur, Université Pierre et Marie Curie, Examinateur
Gilbert David, Directeur de recherche, IRD, Rapporteur
Sabrina Doyon, Professeure, Université Laval - Québec, Rapporteur
Projet soutenu par la Fondation de France
Résumé :
La pêche repose sur des formes variées d’appropriation sociale des milieux aquatiques. Cette thèse s’attache à les définir dans le contexte particulier du bas Oyapock, estuaire d’un fleuve amazonien marquant la frontière entre la Guyane (France) et l’état d’Amapá (Brésil). Cet estuaire présente une importante diversité d’écosystèmes aquatiques (rivières, fleuves, forêts inondées, marais, mangrove et mer) et d’espèces végétales et animales qui les composent (près de 200 espèces y sont pêchées). La population du bas Oyapock forme un creuset culturel réunissant principalement Amérindiens, Créoles et Brésiliens, implantés dans deux villes et 40 villages. Par ailleurs, la présence d’un parc national sur le littoral brésilien et de trois territoires amérindiens implique des réglementations de l’accès aux ressources diverses. Dans ce contexte riche en diversité écologique et culturelle où émergent des conflits d’usage sur les territoires de pêche, cette thèse propose une lecture des dynamiques d’appropriation des ressources aquatiques.
Les résultats s’appuient sur des données ethnographiques collectées d’octobre 2012 à octobre 2014. Celles-ci comprennent plus de 70 entretiens, 32 observations de sorties de pêche, l’inventaire du matériel de pêche, l’identification de 195 espèces pêchées et l’étude des taxonomies locales.
L’étude des savoirs des pêcheurs révèle une connaissance fine des milieux aquatiques et de leurs rythmes, de l’écologie et de l’éthologie des animaux. Les pêcheurs fabriquent une grande variété d’engins de pêche adaptés tant aux espèces qu’aux espaces. Sur la base des savoirs partagés par les pêcheurs, différents groupes se distinguent et se spécialisent en fonction de grands milieux écologiques (savanes ; fleuve et forêt ; embouchure et mer). La création de parcs nationaux, le contrôle croissant des flux transfrontaliers, l’urbanisation et la migration sont autant de changements contemporains auxquels les pêcheurs doivent faire face. Dans ce contexte, trois groupes d’habitants se démarquent : les pêcheurs professionnels de Saint-Georges (Guyane), ceux d’Oiapoque (Brésil) et les villageois Amérindiens de l’Uaçá (Brésil). Ils s’inscrivent dans une démarche de reconnaissance formelle de leur territoires de pêche afin d’en garantir l’accès à long terme. Engagés dans différentes stratégies, la réussite de leur démarche dépend de la prise en compte de leurs spécificités par les États.
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